Jean-François Tarnowski, théoricien du septième art
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  • Hommage à JFT par l'écrivain Christophe Lambert, un de ses amis et élèves

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De : Julien Lacombe

21 septembre 2017

Quinze ans ont passé depuis 2002 et ma dernière année à l'Esra, et j'imagine qu'il est temps de faire la paix avec Tarno. J'ai lu dans le détail les pages consacrées à mon ancien professeur et je l'ai découvert sous un nouveau jour. L'âge venant, le souvenir que j'ai de lui se teinte désormais de mélancolie et de compréhension pour ses excès tardifs.

J'ai été élève pendant sa période sombre, de 1999 à 2002, et j'en ai d'abord gardé un souvenir mitigé. La première année, toutefois, c'est le choc. Un professeur qui parle de Spielberg, d'Hitchcock, de Predator... Un professeur gouailleur, volontiers provocateur, capable de fulgurances, comme son cours sur Vertigo. J'étais séduit, sous le choc. Nous l'étions tous. Comparé à l'ennui provoqué par un Amiel ou un Sabouraud, il était le feu.

Le malentendu s'est installé progressivement. D'abord son aplomb et son côté définitif – qui sied mieux au critique qu'aux techniciens – étaient discutables. Stravinsky disait d'un livre décryptant une de ses œuvres : "J’ai vu que Pierre Boulez trouve une explication à chaque note, chaque rythme. Mais la vérité, c’est que lorsqu’on est un vrai créateur, on ne sait pas très bien ce que l’on fait." Cette part d'improvisation, de hasard, je ne me rappelle pas avoir entendu Tarnowski en parler. Elle est pourtant l'essence même du cinéma et des auteurs qu'il aimait. J'ai l'impression que son respect pour les grands metteurs en scène était tel qu'il n'imaginait pas que leur instinct ait pu prendre le pas sur une approche de théoricien. Et puis il y avait ses interprétations psychanalytiques.

On se rappelle tous de son cours sur Duel. La scène du passage à niveau. Il nous distribue les photogrammes photocopiés puis lance : "C'est le gros camion qui encule la petite voiture, c'est freudien." J'ai aussi un souvenir vague d'histoire de mère possessive, symbolique, dans Predator et d'autres choses qu'aujourd'hui encore je ne trouve pas forcément très pertinentes.

Et puis il y avait les colères homériques du personnage. Je pense que je l'ai rencontré à une période charnière de sa vie. L'enseignement l'ennuyait. Il avait rêvé de cinéma toute sa vie et touchait enfin au but avec Florent Siri qu'il avait d'ailleurs fait venir en cours, à notre plus grande joie. Je me souviens de Nid de guêpes et de sa sortie. Je le revois digne et fier, nous disant avant la sortie du film, alors qu'il se voyait maintenant reconnu à sa juste valeur : "Mon prochain scénario s'intitulera U.T.S, Ultra Top Secret, un scénario consacré aux expériences les plus secrètes de l'armée américaine..."

Après l'échec du film, les cours de Tarnowski sont devenus plus décousus, moins construits. Les rumeurs couraient dans l'école : "Il s'est fait viré de la salle de montage." Dans l'amphi, il explosait pour un bruit ou un chuchotement. Je l'ai vu lancer des pièces de monnaie à un élève en retard qui se justifiait en disant que c’était une école payante : "Tiens, je te rends ton argent. Rentre chez toi !" C'était drôle mais déjà triste.

Entre lui et moi, la rencontre n'a jamais eu lieu. Chaque fin d'année était le moment de confronter son travail (son court-métrage en l’occurrence) aux professeurs. J'ai présenté deux courts-métrages en première ou deuxième année. Le premier était un petit court horrifique en noir et blanc. Tarno était juste devant moi pendant la projection. Je l'ai vu sursauter pendant le film. Une victoire pour notre petit groupe d'apprentis. Arrivés devant le jury, nous sommes escortés par des applaudissements nourris, c'est notre heure de gloire. Tarno va parler, nous attendons son avis, nous cherchons son assentiment. Les applaudissements ne cessent pas, il s'impatiente : "Ce n'est pas une foire ici !" Il se lève et s'en va. Il ne reviendra pas.

L'année suivante, rebelote. Nous réalisons un péplum, des Romains en costumes, une bataille dans la nuit entre légionnaires et monstres cagoulés, des câbles, des cascadeurs, c'est mal joué, naïf mais gonflé. On veut faire du McTiernan et on se dit qu'il ne peut qu'aimer. Tarno prend le micro, il mégote sur la couleur d'une tente pendant le premier plan : "Vous ne pouvez pas étalonner comme ça." Déçu, je prends le micro et lui demande – avec trop d'agressivité – son avis, la couleur d'une tente ça ne fait ou défait pas un film ! J'ai osé lui répondre, il se lève et quitte la salle. Encore.

Voilà.

Je suis désormais réalisateur de fiction et scénariste, j'essaye de faire des films qu'il aurait appréciés. Pendant des années je n'ai pas compris la passion d'anciens camarades de promo pour lui. Mais la vérité, c'est que j'étais vexé de cette rencontre avortée. Je voulais son approbation, son attention. Et quinze ans plus tard, je suis ému en repensant à ce petit homme éternellement en chemise. À ses rodomontades, à ses colères, à ses coups de cœur. Il a la couleur de ma jeunesse. Et comme les autres, je ne l'ai jamais oublié.

Je comprends maintenant la grandeur tragique du personnage, son ambition d'une vie, inassouvie ; les années qui passent sans que LE projet arrive. Il voulait transmettre ce qu'il avait appris et théorisé en faisant des films plutôt qu'en enseignant et cela le détruisait à petit feu. J'imagine ce qui a pu se passer en lui quand Nid de guêpes a été un échec, quand il a rompu avec Siri. J'aurais voulu le voir avant, entendre ses cours du temps de sa splendeur. Je n'ai vu que son ombre et pourtant il est encore en moi, plus grand qu'avant, toujours un peu fou, toujours flamboyant.

Julien Lacombe


De : Gilles Vanderstraeten

11 juillet 2017

À l'Esra entre 1984 et 1987, je n'oublierai jamais les formidables cours de Tarno. D'analyse en analyse, de Citizen Kane à Rencontres du troisième type en passant par Psychose ou encore Profession : reporter, il nous délivrait sa théorie du retournement avec passion, patience, humour et bienveillance.

Je me souviens qu'il m'avait demandé de me placer face à lui, tous deux prêts à dégainer un pistolet virtuel pour montrer à la classe la montée de la tension à l'approche d'un duel et sa résolution finale (je m'écroulais, abattu)... Tout ça pour illustrer le duel banjo-guitare de Deliverance. Éclats de rire, joie de Tarno et des étudiants, souvenirs indélébiles.

Aujourd'hui formateur, je sais que je lui ai emprunté des mimiques, des façons d'apostropher, de surprendre et d'apprivoiser les étudiants.

Salut Tarno !

Gilles Vanderstraeten
gillesvds@adok.info


De : Valérie Tardy (Bessette à l'époque)

8 février 2015

J'ai été élève de l'Ipec à l'âge de 19 ans, pendant l'année scolaire 1986-1987. Ensuite, j'ai été prise au concours de Louis-Lumière du premier coup et n'ai donc pas côtoyé Tarno plus d'une année. Cependant, cette année reste la meilleure année de ma vie et je pense sincèrement que Jean-François y a été pour beaucoup.

Arrivant de ma province à Paris, ma flamme pour le cinéma était loin d'être immense car je n'y connaissais rien. Je n'avais pas eu le loisir de voir tant de films que cela et j'arrivais avec, pour tout savoir, ce que j'avais lu dans le dictionnaire du cinéma. Et puis voilà ce premier cours avec Tarno, le premier cours de l'année, celui dont tout le monde parle, sur Citizen Kane, et là, c'est comme si l'axe de la terre s'était déplacé, un choc total. J'ai adoré tous ses cours, n'en ai loupé aucun, et ma flamme pour le cinéma est devenue très grande. Jamais je n'oublierai l'essence de ce qu'il nous a enseigné.

Bien que Vaugirard ait été une école formidablement efficace pour l'apprentissage technique, c'est avec Tarno que j'ai reçu un vrai enseignement de la mise en scène cinématographique. J'ai lu beaucoup de gens racontant qu'il pétait souvent des câbles. Je ne l'ai pas connu à cette époque. Durant toute cette année, Jean-François a été un merveilleux professeur. Il était passionné, plein d'énergie, souvent drôle, et extrêmement pédagogue. Certes, il rentrait parfois dans le lard de certains, mais rarement et sans méchanceté. Je n'ai jamais été une cible, c'est peut-être pour cela que je ne m'en souviens pas.

Je tiens à dire quelque chose que je n'ai pas lu dans les autres témoignages. Personnellement, j'ai tout de suite et durablement été touchée par la sensibilité et la profonde humanité de Jean-François Tarnowski. Il me semble injuste de le résumer à un génial théoricien du cinéma ou à un brillant analyste de ses techniques. Je suis certaine qu'il était profondément touché par les films, les gens et la vie en général... et qu'il nous a transmis plus que des théories sur les raccords. Continuellement il nous faisait des signes, d'âme à âme, cherchant à toucher en nous ce qu'il y avait de meilleur. Si cela n'avait pas été le cas, je ne sais pas s'il m'aurait marquée autant.

Je me souviens de son émotion quand je l'ai appelé au téléphone début juillet 1987 pour lui annoncer que nous avions été reçus à Vaugirard (douze élèves de l'Ipec ont été reçus cette année-là en section cinéma). Je me souviens aussi de sa gentillesse et qu'il m'avait ramenée en voiture, la nuit, après une soirée dans un festival de cinéma, je ne me souviens plus lequel. Je regrette d'avoir été si timide à l'époque et de ne pas lui avoir parlé un peu plus.

Je suis très touchée de lire ce site, très touchée de lire comment sa vie s'est terminée. Il aurait sûrement mérité d'être plus aidé qu'il ne l'a été.

J'ai tous ses cours, toutes mes notes, dans un carton, et je les ai déménagées plus de vingt fois de logement en logement. Jamais je ne les jetterai.

Valérie Tardy
satsuki@snaap-it.com


De : Arnaud Mathey-Dreyfus

22 octobre 2013

Je viens de revoir le magnifique film de Steven Spieberg Rencontres du troisième type et je me suis souvenu avec grand plaisir des cours d'analyse filmique dispensés il y a quelques années par monsieur Jean-François Tarnowski, un prof remarquable, passionné par le cinéma, la littérature, et dont les cours étaient fort intéressants, passionnants.
 
Au hasard d'un surf sur le web, je tombe sur la page de Monsieur Cinéma, Jean-François Tarnowski,  et j'y découvre beaucoup d'infos sur sa vie, son enfance, sa passion, ses peines / problèmes avec l'Esra, que j'ai bien connue...
 
Je suis à l'instant submergé par les souvenirs, par l'ambiance de cette école privée, mais je garde surtout et essentiellement en mémoire un homme : Jean-François Tarnowski. Un homme intelligent, perfectionniste, exigeant, un "John Keating" à sa façon dont je n'aurais jamais voulu rater une seule minute de cours. C'est évident. J'ai en effet, dans mon parcours d'apprentissage du cinéma, de ses codes, de sa grammaire, eu la chance de pouvoir apprendre le 7e art en partie grâce à monsieur Jean-François Tarnowski, dont l'approche, les qualités humaines et d'enseignement m'ont largement conforté dans ma volonté de travailler dans ce secteur... si difficile.
 
Ils sont rares les bons profs... mais celui là était au dessus de la mêlée, et je souhaite à tous les jeunes qui veulent s'orienter dans cette profession chaotique de pouvoir bénéficier au cours de leur apprentissage d'une telle "rencontre avec des hommes / profs remarquables".
 
J'avais appris par Virginie Sauveur - même promo en 1998 - sa triste disparition.  Après tant d'années et tant d'expériences cinéma vécues, je veux simplement saluer et remercier sincèrement "par delà les nuages" ce Monsieur Cinéma,  qui m'aura offert sa vision éclairée du cinéma grâce à ses analyses pointues et à sa pensée précise.
 
Arnaud Mathey-Dreyfus


De : Éric Zwygart

4 mars 2012

Un pas sur la lune

La première phrase de Jean-François Tarnowski qui me revient à l'esprit est : "Est-ce que vous croyez que le cinéma s'apprend le cul assis sur une chaise" ?

De toute évidence, la leçon avait commencé. En deux ans d'étude, j'avais commencé à assimiler trois idées fondamentales de ses cours, que j'appelle la règle en 3D : Découpage, Dialectique, Dramatique.

Avec cette approche du cinéma, j'ai pu entrer comme réalisateur de bandes-annonces à Canal+. Pour mon test d'entrée, j'ai mis en place la dialectique du découpage de Citizen Kane élaborée par Jean-François Tarnowski. J'avais un mot en tête : la "pertinence". Je l'entends encore... Et toujours... Quand vous doutez, essayez d'élaborer une logique : c'est un coup de pédale fabuleux pour avancer et combattre les sables mouvants de la peur...

Les années passent…

Un jour je reçois un coup de fil de Jean-François Tarnowski qui me demande de voir un film : Une minute de silence de Florent Emilio Siri, pour faire une éventuelle bande-annonce. Je vois le film et je décide de tenter l'aventure. Je fais ma première bande-annonce cinéma. J'écoute ma messagerie téléphonique et là, Jean-François Tarnowski me fait un des plus beaux compliments que l’on m’ait fait sous la forme d'un énorme lapsus : "Éric, j'ai adoré ta bombe-annonce!".

Les années passent...

Un jour, je décide de rentrer chez Universal. Comme CV, j'ai repris le lapsus de Jean-François Tarnowski et j'ai dit que je voulais faire des bombes-annonces pour eux… Encore une fois, la "botte secrète" de Jean-François Tarnowski m’a été d'un grand secours. J'ai ensuite gagné deux prix aux États-Unis comme réalisateur-monteur d'une bande-démo pour Syfy. J'ai mis alors mon premier pas sur la lune et réalisé mon rêve américain !

Aujourd’hui...

En effet, le cinéma ne s'apprend pas "le cul assis sur une chaise". Il s'apprend, Monsieur Tarnowski, le cul assis sur une chaise en vous écoutant. Les cours de Tarnowski étaient comme un très bon film fait de rebondissements, de joies, de peurs. Comme les films cultes dans lesquels on se souvient des scènes-clés, on se souvient de monsieur Tarnowski comme une scène-clé de notre existence. Une clé qui est un sésame pour ouvrir les portes éternelles de notre métier et de nos quêtes. Monsieur Tarnowski, vous êtes et serez à tout jamais une scène culte de notre existence, vous êtes le blockbuster en 3D de la pensée cinématographique.

Je suis aujourd'hui, à 46 ans, encore assis le cul sur ma chaise à vous écouter, à essayer de vous comprendre et que cela est bon de vous revoir si vivant sur ce site. Votre pensée me nourrit encore et encore ; et surtout, m’arme avant de repartir debout au combat avec vos fondus et vos cuts, pour essayer de dompter la pertinence, et de conquérir mes happy ends.

Et voilà, aujourd'hui, Monsieur Tarnowski, comment j'ai interprété et j'interprète votre cours. Voilà ma pensée, voilà mon apprentissage, voilà ma leçon ! No fade no cut, so no fight no win (1).

"Le temps n’efface pas la trace des grands hommes" - Euripide

Éric Zwygart
ericzwygart@free.fr



(1) Sans fondu et sans cut, il n'y a pas de combat et pas de victoire. Cela signifie que le fondu et le cut sont les armes du réalisateur de bande-annonce dans son travail de montage, travail qui est un combat pour obtenir le résultat le plus percutant (NDLM - Note de la modératrice).


De : Éric Zwygart

31 janvier 2012

Il était une fois dans l'Ouest, Le Retour du Jedi.
Il était une fois dans l'Ouest, Le Cercle des poètes disparus.
Il était une fois dans l'Ouest, E.T.
Il était une fois dans l'Ouest, Un homme d'exception.

Il était une fois dans l'Ouest, Jean-François Tarnowski.

Éric Zwygart
ericzwygart@free.fr


De : Marie Eynard 

4 janvier 2012

J'ai vu Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne et j'ai été bluffée par la mise en scène et la direction artistique, même si j'ai eu du mal à rentrer dedans et à ressentir des émotions. Sans doute est-ce parce que je passais mon temps à observer cette mise en scène et ce travail d'adaptation. J'ai pensé à Jean-François Tarnowski en le voyant : je suis sûre que cela l'aurait beaucoup intéressé, notamment sur le plan de la mélancolie.
 
Voici quelques remarques écrites "à chaud".
 
Ce film est une grande réussite visuelle et la mise en scène de Spielberg est brillante. Comme d’habitude, me direz-vous. Sauf que là, elle est affranchie de tous les obstacles matériels d’un tournage en live et essaie des choses nouvelles. Jamais le live ne pourrait permettre, par exemple, un plan séquence aussi incroyable que celui de la poursuite en moto avec l’oiseau. Une autre chose étonnante, testée dans ce film et qui ne l’est dans aucun autre film de Spielberg, c’est de respecter l’œuvre originale au point de bannir du découpage le raccord regard (l'articulation en point de vue, selon JFT). Un raccord pourtant cher à Spielberg, via Hitchcock, mais qui n’existe pas dans la BD francobelge. Je jurerais, selon mon souvenir, qu’il n’y en a aucun dans le film. Comme il n’y en a aucun chez Hergé. En effet, cela ne fonctionne pas en BD : l’observateur est toujours présent dans la case avec ce qu’il observe. Sauf que Spielberg frôle le point de vue, et c’est intéressant, lorsqu’on passe purement dans l’imaginaire, comme avec le bateau du passé surgissant sur les dunes du désert. On pourrait en "faire des tartines" sur les idées de découpage comme l'utilisation des prismes et des cadres dans le cadre, de la lumière, etc. Mais je voudrais aussi parler du fond.
 
Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne n’est pas, comme on l’entend souvent, un simple film d’aventure "parc d’attraction" qui ne raconte rien, avec des personnages archétypaux et sans relief. Pour moi, ce film est un hommage à l’imaginaire. Seul l’imaginaire fait démarrer l’histoire. Sans lui, Tintin n’achèterait pas le bateau et ne serait pas mû tout au long du film, comme le môme qu'il est, dans une chasse au trésor. On remarquera que le trésor est lui-même trouvé grâce à une île "imaginaire" sur un globe. Haddock, contrairement à Tintin, est à cheval entre la réalité et l’imaginaire. Il n’est dans un imaginaire exalté que lorsqu'il a bu. Mais à jeun, il est dans la réalité qui le rend dépressif : c'est une idée qui n’est pas dans les BD et vraiment audacieuse car politiquement incorrecte. Dans la BD, Haddock est un personnage principalement caractérisé par son côté colérique et râleur. Ses insultes sont célèbres. Alors que, dans le film, il apparaît comme maniaco-dépressif, c'est un nouveau Haddock attachant et finalement fragile et complexe qu'a créé ce film. C'est aussi pourquoi le lien amical qui se crée entre lui et Tintin est fort et finit par donner davantage de relief à Tintin. Il sort le capitaine de sa dépression et à la fin, lorsque Tintin déprime un peu à son tour, dans un sentiment d’échec, Haddock se met, là, en colère, prouvant sa vraie amitié pour Tintin et donnant un sens à la colère. Même le méchant est complètement dans l’imaginaire et se prend pour quelqu’un d’autre, à une autre époque. Et même les Dupond-Dupont sont incapables de voir la réalité telle qu’elle est.
 
Tout le film raconte la puissance de l’imaginaire, celle qui meut justement Spielberg, Jackson, et Hergé.

Marie Eynard
marie.eynard@gmail.com


De : Guillaume Didier

6 juillet 2011

Voulant avec du recul retourner aux sources de ma formation, j'ai ressorti des cartons mes cours de l'Esra. Ce qui m'intéressait de relire, c'est ce classeur noir contenant tous les cours de "Tarno" que j'ai suivis de 1992 à 1995. Ces cours de Jean-François Tarnowski ont marqué mon approche de la réalisation à jamais, il était bon de s'y replonger comme pour se laver le cerveau et faire une sorte de reboot...

Du coup, j'ai tapé "Tarnowski" sur le Net pour voir si comme moi d'autres personnes continuaient à vivre dans ses enseignements. C'est donc avec joie que j'ai découvert votre site, dont j'ai imprimé beaucoup d'articles qui viennent compléter et résonner avec mes cours. J'ai appris sa mort il y a deux ans en appelant l'Esra à la recherche de ses contacts, ça m'a perturbé, j'étais choqué de cette nouvelle et sans voix. Je ne m'attendais pas du tout à cette réponse qui a clos un chapitre de ma vie.

Le personnage était haut en couleurs et fascinant. A nous de concrétiser son héritage dans nos productions et de faire en hommage à sa mémoire les films qu'il aimait voir...

Guillaume Didier
guillaumedidier7@gmail.com


De : Stéphan Massis

14 mai 2011

Je suis un ancien élève de Jean-François Tarnowski. Je n'ai été que trois mois élève à l'Esra, une école qui m'avait déplu et dont j'étais parti en claquant la porte. Mais il y avait Tarno... J'ai par la suite été reçu à la Fémis. C'est de façon clandestine que j'ai continué à assister aux cours magistraux de Jean-François. De ce fait, il m'a très peu connu. En bon squatteur, je me faisais discret même auprès de lui ! Comme beaucoup son enseignement m'a marqué à vie.

Je suis directeur de la photographie depuis 12 ans. Bien souvent, lorsque je mets en place un plan ou lors de mes discussions avec mes metteurs en scène, je pense à tout ce que Tarnowski m'a enseigné. Aujourd'hui, j'ai donné un petit cours pratique à une amie qui passe le concours de la Fémis... et je me suis rendu compte que je lui répétais ce que ce professeur fantastique m'avait appris il y a plus de 18 ans...

Tout naturellement, j'ai donc cherché sur le Net afin de savoir si Tarno n'avait pas publié un livre qu'elle aurait pu acheter... C'est ainsi que j'ai trouvé votre site. C'est aussi ainsi que j'ai appris son décès. Je ne sais pas si le site est toujours actif, je ne sais pas si vous êtes allé au bout de votre projet de publier les textes de Jean-François... Je l'espère... Je vous envoie ce petit message pour vous faire part de l'immense estime que j'ai toujours portée à votre frère et ami, ce professeur exceptionnel, ce Maître. Il ne s'était pas trompé, sa théorie n'est pas abstraite !

Stéphan Massis
stephan.massis@sfr.fr


De : Vincent Bouffartigue

9 avril 2011

De septembre 1987 à juin 1988, j'ai eu le plaisir de suivre les cours de Jean-François Tarnowski à l'IPEC puisque j'ai fait partie, cette année-là, des huit élèves préparés par l'IPEC et reçus à Louis Lumière. Ces cours ont clairement orienté ma perception des images, du découpage et du cinéma en général... Bien plus d'ailleurs qu'à Louis Lumière, où l'enseignement était surtout intéressant d'un point de vue purement technique.

Depuis maitenant quatorze ans, je suis journaliste reporter d'images à France 2 où je travaille pour l'ensemble des rédactions, réalisant des reportages pour les journaux ou les magazines de la chaîne. Depuis cinq ans, je développe également une activité d'enseignant à l'École de journalisme de Tours et à l'Institut européen de journalisme, à Levallois-Perret. J'y enseigne à des élèves journalistes la pratique de la caméra, tant d'un point de vue technique que du point de vue du langage des images.

Plusieurs fois, on m'a fait ce compliment en regardant des reportages que j'avais filmés : "Ça se voit que tu as fait une école de cinéma !..." À chaque fois, bien sûr, cela me touche. Mais dans mon esprit, c'est tout autant à l'IPEC qu'à Louis Lumière que je le dois, et en particulier aux cours d'analyse filmique de Jean-François Tarnowski.

C'est un ami de promotion de l'IPEC (Charles Lehmann, aujourd'hui assistant ou opérateur sur des séries ou des téléfilms), avec qui je discutais l'autre jour, qui m'a signalé ce site... Et je l'en remercie. Avec quel plaisir j'ai retrouvé tous ces détails sur Tarno... Je vais me replonger dans l'intégralité de ses articles et poursuivre ma propre exploration du découpage cinématographique, exploration dont il a fait naître l'envie en moi en 1987.
 
Depuis que j'enseigne, j'ai toujours voulu sensibiliser mes élèves journalistes à l'art du découpage cinématographique et je leur fais généralement une ou deux séances d'analyse filmique lors de leur formation. Ce n'est qu'une initiation, bien sûr, mais je reprends des extraits déjà étudiés avec JFT et selon (si je peux me permettre modestement cette comparaison) "sa" méthode... Avec une analyse plan par plan : début de Midnight Express; début de Délivrance; extraits de La Corde, Psychose ou Les Oiseaux, chez Hitchcock.

N'ayant pas retrouvé mes cours de l'IPEC proprement dits (sans doute bien rangés dans des cartons), j'ai tout remis "à ma sauce"... Mais en relisant le site avec attention, j'ai retrouvé tellement d'aspects qui ne m'ont pas quitté depuis, que je m'aperçois à quel point Jean-François Tarnowski a influencé mon parcours et ma perception du cinéma jusqu'à aujourd'hui.

Vincent Bouffartigue
vincent.bouffartigue@francetv.fr


De : Fabien Montagner

30 avril 2010

Quel beau site que voilà ! Bravo pour ce beau travail de mémoire, qui honore et justifie la vie de cet homme étrange qu'était « Tarno » !
Il était évidemment l'un des plus grands intérêts de l'enseignement « made in Esra », sa fougue, sa passion communicative, son talent d'orateur ne laissait personne indifférent. On passait par tous les états, un jour on l'adorait, le lendemain il nous agaçait, mais son grand talent, sa grande force, est qu'encore aujourd'hui, 15 ans plus tard, je pense toujours à lui quand j'imagine un plan, en me répétant bien : « Chaque plan doit être savoureux ! »
Bonne continuation,

Fabien Montagner
fabien.montagner@cantinaprod.com


De  : Hervé Bechtel

15 février 2010

Bonjour,

Je viens moi aussi d'apprendre depuis la Belgique, avec des années de retard et totalement par hasard, la disparition de MONSIEUR Tarnowski. Quelle émotion !
Dans mon modeste quotidien de "communicant en entreprise", son enseignement m'est extrêmement précieux. Et dans la vie ! Quelles leçons vous nous avez données à nous, pauvres cloportes idiots et incultes.
Le travail réalisé pour ce site est remarquable.
Merci.

Hervé Bechtel


De : Antony Rolland

4 janvier 2010

Je viens juste par hasard d'apprendre avec quelques années de retard et beaucoup de peine le décès d'un très grand professeur de cinéma. Je suis profondément touché car il m'aura beaucoup inspiré lors de mon passage à l'Esra entre 1989 et 1992, grâce à son enseignement de très haute qualité, à sa très forte mais honnête et passionnée personnalité que j'ai toujours appréciée et respectée. Je me rappelle qu'il avait beaucoup aimé le court-métrage Mr Denvers que nous avions réalisé lors de notre première année d'études.

18 ans plus tard, son enseignement et son caractère m'influencent toujours.

Pour l'anecdote, je vis depuis 10 ans à Vancouver au Canada et je vais chaque année à Los Angeles pour travailler pour le Festival de films français, le Colcoa (colcoa.com). En 2008, j'assistais à la projection du film de Christian Faure, Les Hauts Murs, dont le début rappelait la fin des 400 Coups que j'avais bien-sûr étudié en classe avec Tarno. Travaillant en tant qu'ouvreur pour le festival, donc par respect pour le public, je ne pouvais malheureusement pas poser la question qui me trottait dans la tête, à savoir si le réalisateur du film projeté avait été inspiré, pour débuter son histoire, par la fin du film de Truffaut. À mon côté se trouvait un autre réalisateur venu présenter son dernier film, et il me demanda de lui passer le microphone pour poser la même question. C'était normal car sans le savoir nous avions eu le même professeur et avions étudié les mêmes films. Ce réalisateur était Florent Emilio Siri venu présenter L'Ennemi intime.

Merci Tarno, tes fidèles élèves sont toujours inspirés par tes théories, et j'ai toujours ta liste de films qui m'est d'un grand support pour apprendre la vie à travers le cinéma.

« Tant que la mémoire dure, l'homme est toujours vivant ».

Antony Rolland
antonydesanromei@gmail.com


De : Nico

15 avril 2008

Merci pour ce site "hommage" qui m'a fait retrouver l'espace d'un instant la personnalité de M. Tarnowski.
J'avais bien sûr été très peiné à l'annonce de son décès mais n'avais pu, à l'époque, trouver les coordonnées de ses proches.
Sans revenir sur la personne qu'il fut ni sur son importance en tant que théoricien, professeur et scénariste je tiens à saluer sa mémoire par ce message.
Amitiés,

Nico
nico@nico-r.com


De : Denis Marciano

22 janvier 2008

C'est avec une douleur extrême que j'apprends, presque trois ans après, la mort de ce maître du cinéma qu'était JF Tarnowski.

Elève de "Tarno" en 1995, à Paris I, je ne manquais aucun de ses cours et buvais littéralement ses paroles. Il ne laissait personne indifférent et, bien que ses interprétations semblaient aller parfois loin (mais l'art est, après tout, affaire de sentiments), une chose est sûre : il révolutionna ma perception des films et me fit découvrir des horizons nouveaux (en particulier les liaisons entre psychanalyse et cinéma).

Je suivis l'année suivante, en tant que candidat libre, quelques cours qu'il donna à l'Esra. Quelques années après, je retrouvais son adresse et lui écrivis une lettre pour renouer le contact, lettre restée malheureusement sans réponse.

Je suggère aux anciens élèves et à sa famille de réunir ces enseignements (j'ai gardé mes notes) pour en faire un recueil. Merci JF Tarno.

Denis Marciano
denis.marciano@wanadoo.fr

PS. Je souhaiterais organiser une rencontre à Paris entre anciens élèves. Est-ce qu'il y en a que cela intéresse ?

Dans les jours qui ont suivi le décès de mon frère, un groupe d'anciens élèves et moi-même avons fait le nécessaire pour trier et sauvegarder les documents qu'il avait laissés derrière lui. Leur traitement est en cours en vue d'en faire non pas un recueil, mais plusieurs. Tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à ce travail savent à quel point il est long, difficile et semé d'embûches. C'est le prix à payer pour obtenir un résultat qui soit à la hauteur.
Daniel Tarnowski


De : Laurent Dauré

23 octobre 2007

L'approche théorique de Jean-François Tarnowski devrait être d'actualité, ne serait-ce que pour entretenir le débat intellectuel, mais d'après ce que j'ai pu observer et lire, elle ne l'est nullement dans les faits. La communauté des critiques, des théoriciens et des historiens est très majoritairement acquise à des théories que Monsieur Tarnowski jugeait erronées, ou du moins passablement incomplètes.

En effet, les auteurs de référence aujourd'hui, à l'Université comme dans les revues spécialisées, sont précisément ceux que Tarnowski critiquait le plus férocement : Metz et Deleuze principalement, et leurs héritiers respectifs. Notons tout de même que les auteurs en question ne forment pas un bloc harmonieux, leurs pensées sur le cinéma ne sont pas interchangeables; elles s'opposent sur bien des points. Néanmoins elles dominent et laissent peu de place (en France, du moins) pour les autres théories.

Aussi, je vois deux causes majeures au manque de reconnaissance dont est victime l'œuvre de Tarnowski :
1. Il n'a pas pu (voulu ?) publier de livre, ce qui aurait rendu ses théories "visibles". Ses articles sont très denses mais ils sont pour l'instant réservés à des initiés, des anciens élèves pour la plupart.
2. Les positions qu'il défendait (si joliment résumées dans l'expression "La théorie que je pratique, c'est la pratique même de l'art du cinéma") sont ignorées et parfois même méprisées par les critiques et théoriciens français influents. Je dis "français" car il me semble que le monde anglo-saxon est plus réceptif à l'approche qui était la sienne. Tarnowski aurait peut-être été plus écouté s'il était né Américain.

Toutefois, il n'y a pas lieu de s'affliger. Les choses pourraient changer assez rapidement, compte tenu de la morosité des débats actuels en matière de théorie cinématographique. Ce ronron esthético-idéologique est un indicateur favorable. Je crois pour ma part qu'il y a dès maintenant de la place pour Tarnowski et ses continuateurs (dont j'ai l'intention de faire partie). C'est pourquoi je renouvelle mon souhait de voir publier les manuscrits (ou tapuscrits) laissés par ce pédagogue d'exception. Mais j'imagine bien que cette entreprise n'est pas des plus aisées.

Laurent Dauré
laurent.daure@gmail.com


De : Sophie Paviot

5 octobre 2007

Je n'aurais jamais imaginé qu'en travaillant pour le Téléthon, je découvrirais ce site dédié à Jean-François Tarnowski et apprendrais ainsi sa mort...

Moi aussi, j'étais une inconditionnelle de ses cours que j'ai suivis en 1995 à Paris I. Et pourtant, ils avaient lieu très tôt... Faut dire qu'il avait le talent de tenir ses élèves éveillés, sans doute aussi de nous éveiller tout court !

Tous les messages du forum et les écrits de ce site en témoignent et rendent hommage à la petite flamme qu'il a avivée chez beaucoup d'entre nous. Pourvu qu'elle brûle longtemps !

Sophie Paviot
paviot.sophie@neuf.fr


De : Sylvain Rigollot

5 juin 2007

J'envoie un premier message sur ce forum pour saluer le travail qui a été fait avec ce site, et dire moi aussi le plaisir que j'ai à "réentendre" Tarno à travers ses textes et certaines de ses expressions inimitables (qui d'autre que lui est capable de sortir des phrases comme "ce moment positif est celui de l'intériorisation de la loi et de l'orde du symbolique" ?...) L'interview de Spékulum est passionnante et touchante.

J'essaierai d'envoyer des messages plus constructifs plus tard, mais de toute manière, la réflexion commence toujours par une émotion, n'est-ce pas ?

Sylvain Rigollot
syltor@noos.fr


De : Daniel Tarnowski

29 avril 2007

En réaction à la contribution précédente, je voudrais, à mon tour, rappeler deux ou trois choses sur mon frère. Je ne connais pas la nature du différend auquel F. Ansaldo fait allusion. Mais avant de porter un jugement définitif sur le comportement de leur professeur, je pense que ses anciens élèves devraient aussi s'interroger sur leur propre attitude et celle de leurs condisciples.

Jusqu'au bout, Jean-François a voulu délivrer un enseignement de qualité. C'est cette exigence qui l'amenait à réagir et à s'en prendre, parfois rudement, à ceux qui estimaient avoir tous les droits, y compris celui de perturber ses cours, au simple motif qu'ils avaient payé des frais de scolarité élevés. De même, il me disait régulièrement combien il se sentait blessé et trompé dans sa confiance par ceux qui croyaient faire œuvre originale en plagiant purement et simplement ses cours. Les preuves qu'il en a conservées sont accablantes. Cela s'ajoutait à ce que - à tort ou à raison - il considérait comme des tracasseries administratives injustifiées, de la part de sa direction. Le tout a fini par peser lourd dans la balance.

Il faut croire que les joies et les moments de bonheur de ses années d'enseignement ont été suffisamment forts et nombreux pour lui donner l'envie de continuer. La tendance a-t-elle fini par s'inverser ? En aucun cas, cela n'excuse certains de ces actes. Mais si l'on veut parler de son comportement, il convient de le replacer dans un contexte d'ensemble et ne pas se contenter de quelques gros-plans. De plus, est-ce la seule chose à retenir de lui ?

Je tiens à remercier sans exception toutes celles et tous ceux qui nous ont fait parvenir un message. Ces témoignages nous sont précieux et j'encourage ceux qui ne l'ont pas encore fait à s'exprimer et à y revenir, pour donner leur point de vue ou apporter un éclairage nouveau sur des points déjà abordés.

Au-delà, je voudrais aussi formuler un souhait concernant l'évolution de cette page Forum. Pour qu'elle prenne une dimension supplémentaire et devienne le lieu d'un débat sur le fond, qui apporterait des réponses à des questions comme :
  • l'approche théorique de Jean-François Tarnowski sur le cinéma et ses analyses sont-elles toujours d'actualité ?
  • indépendamment de toute considération personnelle, quelle est la place que mérite cette œuvre théorique ?
  • quels sont ses points forts et ses faiblesses ?
  • pourquoi n'est-elle pas davantage reconnue ?

L'émotion est la principale caractéristique des messages que nous avons reçus jusqu'à présent. Tous ceux qui continueront dans ce sens sont les bienvenus. Le temps est venu d'en ajouter d'autres pour ouvrir un nouveau chapitre dans cette page : celui de la réflexion.

Daniel Tarnowski
daniel.tarno@free.fr


De :  Frédéric Ansaldo

22 mars 2007

J'ai appris la mort de Tarno le jour même, par un de mes amis anciens élèves avec qui il travaillait sur un scénario. Étant en tournage à l'autre bout de la France, je n'ai pu assister à son enterrement. Vu la tension de nos dernier rapports, avant que je ne quitte l'Esra en 2002, je ne sais pas si ma présence l'aurait surpris, touché ou juste ennuyé. Je n'aurais certainement été qu'un autre, parmi la foule, mais cela m'aurait fait plaisir d'y être, ne serait-ce que pour lui montrer que, malgré ses derniers agissements et comportements, je considère lui devoir beaucoup.

Merci pour cet excellent site qui m'a permis (et certainement aussi à  beaucoup d'autres) de mieux saisir quelques raisons de ses célèbres - et hélas de plus en plus fréquents vers la fin - pétages de plombs.

Il était définitivement un des intérêts majeurs de l'Esra quand j'y étais.

Frédéric Ansaldo
Tarnowskiste convaincu


De :  Bertrand Nicolas

5 février 2007

C'est avec un réel plaisir que je viens de découvrir votre site consacré à Jean-François Tarnowski, qui fut mon professeur de mise en scène à l'Esra de 1997 à 2000. J'ai appris sa disparition l'année dernière, ce qui ma profondément touché.

Anecdote : je me rappelle d'un repas avec lui (qu'il avait payé !!!!!!!!!), après un cours où il nous avait présenté l'un de ses anciens élèves, qui était à l'époque le premier assistant de Luc Besson : Stéphane Gluck. On rencontrait le premier assistant du maître Luc Besson !!!!!!!!!!! Ce qui était pour nous, jeunes cinéphiles, un émerveillement.

Dans mon travail de réalisateur, je pense souvent à ses cours et j'y reviens régulièrement pour clarifier mes idées. Il m'a ouvert les yeux sur la mise en scène et son approche théorique.

J'espère que là où il est, il réalise le film qu'il a toujours voulu faire et que François Truffaut et Alfred Hitchcock le félicitent.

Bertrand Nicolas
nicolasb2@wanadoo.fr


De :  Laurent Dauré

26 décembre 2006

Un grand merci aux créateurs de ce site précieux, j'espérais qu'une telle entreprise verrait le jour.

Jean-François Tarnowski est le professeur qui a le plus compté dans mes études supérieures. J'ai suivi ses cours de 1999 à 2002 et me suis procuré la plupart de ses articles. Il me faudra encore quelques années pour en "digérer" toute la richesse. Il mérite d'avoir sa place parmi les meilleurs théoriciens du cinéma (à vrai dire je ne lui trouve pas d'égal). Aussi j'attends avec impatience la publication de ses écrits. Il serait formidable que l'œuvre de monsieur Tarnowski puisse vivre davantage et se fasse connaître de ceux qui n'ont pas eu la chance de bénéficier de son enseignement.

Merci encore et bon courage pour la suite.

Laurent Dauré
laurent.daure@gmail.com


De : Camille Tillier

27 novembre 2006

Bonjour,

Ancien élève de l'ESRA, je viens d'apprendre la mort de mon ancien professeur. En tant que réalisateur, je considère que la "substantifique moelle" de ce que je sais me vient de Jean-François Tarnowski. Bravo pour votre travail, il est particulièrement bien fait et très émouvant, vraiment bravo.

Camille Tillier
camilletillier@hotmail.com


De : Alexis Varnier

11 novembre 2006

Ipec 1985-1986. Branche de l'Esra, qui préparait alors aux concours des grandes écoles de cinéma. Une classe de prépa, c'est quelque chose qu'on pense zapper plus tard, une année de bachotage où on ingurgite plus vite qu'on réfléchit. Sauf qu'avec Jean-François Tarnowski, j'ai plus appris et compris que pendant toutes les années qui ont suivi. Dans le cinéma, je ne suis pas resté longtemps. Je suis sculpteur. Mais l'enseignement de Jean-François dure. Il dépasse le cadre du cinéma. J'ai quitté Paris il y a pas mal d'années, vécu à l'étranger. Dès le début d'Internet, j'ai pris l'habitude de surfer de temps en temps, à la recherche d'infos sur lui. Rien. Et puis j'ai laissé tomber. Et c'est par e-mail que j'ai appris sa mort.
Je me souviens d'un séminaire de fin d'année, qui avait duré une semaine et réunissait les élèves de l'Ipec et de 3e année d'Esra. Il s'agissait d'étudier quelques films que Jean-François considérait comme des aboutissements stylistiques. Ça commençait avec L'Enfant sauvage de Truffaut, et finissait avec Profession : reporter d'Antonioni.
A propos de ce dernier film, je me rappelle une démonstration magistrale. Et puis Jean-François avait dit un truc, à la fin. Il avait dit que la fin du film l'apaisait quand il pensait trop à la mort. J'espère sincèrement qu'elle l'a apaisé jusqu'au bout.

Alexis Varnier
al.x@neuf.fr


De  : Aurélia Desmarty

26 octobre 2006

C'est génial ce que vous avez fait et réuni... on s'y croirait. Tarno, comme on l'appelait tous, était un prof qu'on pensait à moitié fou, à moitié génie. Je n'ai jamais été aussi passionnée par un cours que par les siens. Ils avaient de la puissance et de la finesse, comme s'il avait découvert la clé de tous les grands secrets de la mise en scène.
Je me rappelle aussi, derrière ses crises d'hystérie, un petit bonhomme devant sa tasse de café, dans le bar du bas de l'amphi...
Je n'aurais qu'une chose à dire, tellement il y a eu d'histoires, de rêves et de rumeurs sur cet homme : il avait une passion forcenée pour l'art et le cinéma. C'était une histoire sérieuse. Sa vie, c'était le cinéma.
 
Aurélia Desmarty


De : Marc Ehanno

9 octobre 2006

Que de souvenirs, que d'émotions...
C'est une formidable plongée dans ce qui a été certainement l'une des périodes les plus marquantes de nos vies, je veux parler de nos années tarnowskiennes.
Quel choc, quel décrassage de nos esprits, quelle aventure... merci encore à lui.
Avec toute ma reconnaissance, à jamais.

Marc
marc_ehanno@yahoo.fr


De : Rémi Duchemin

6 octobre 2006

La seule leçon de JFT que j'ai vraiment pu appliquer : "Duchemin, l'agriculture manque de bras !" Aujourd'hui je suis un agriculteur-cinéphile épanoui. Avec la petite différence de regard sur les films qu'ont tous ceux qui ont eu la chance de suivre les cours de Tarno.

Rémi Duchemin
remi@morties.com


De : Marc Herpoux

20 septembre 2006

Merci mille fois à tout ceux qui ont participé à la création de ce site.
Il me touche énormément!
C'est vraiment génial de pouvoir lire une partie de son oeuvre (et pour nous, ancien de l'Esra, de revoir toutes ces images)...
Et enfin (à défaut d'un livre), nous pourrons au moins citer une adresse Internet comme référence en parlant de son travail.

Ça m'a fait vraiment fait plaisir de retrouver tous ces termes. Des termes que j'avais oublié (et oui, certains m'étaient sortis de l'esprit, comme "Rétroversivité", ou "Synchronisme de mise en scène". J'avais aussi oublié qu'il employait peu le mot "dramaturgie" mais préférait celui de "dramaticité.")

Mille merci donc pour ce joli travail (sa biographie est très touchante...)
Un site que je vais hautement recommander autour de moi.

Marc Herpoux


De : Agnès Servenière

 17 septembre 2006

 J'ai appris avec quelques semaines de retard le décès de Jean-François Tarnowski par le forum d'Allociné, et ça a été un choc. J'ai eu l'immense chance de l'avoir comme professeur entre 1992 et 1995 à l'Esra, et je pense que son enseignement restera à jamais gravé dans ma mémoire. Son approche du cinéma a fait résonner beaucoup de choses en moi.

 Merci donc infiniment pour ce site... une façon d'entretenir la flamme qui est en nous.

 Agnès Servenière


De : Guillaume Louyot

14 septembre 2006

Tout simplement... génial... et émouvant.

Guillaume



De : Laurent Le Gall

14 septembre 2006

Je pense que vous allez recevoir beaucoup de courriers de félicitations concernant le site. Vraiment très bien, très documenté, très clair et tellement.... émouvant!!

Je suis en train de finir mon premier long métrage documentaire. Autant dire que j'ai la tête dans le guidon. Mais je ne cesse de penser à Tarno depuis son départ précipité et soudain. Sans doute aussi parce que le thème du film que je fais est le deuil. Et que celui de Tarno est bien difficile à faire parce que ce film je voulais aussi lui montrer.

Bravo à tous pour cet espace de mémoire nécessaire qui permettra aux nouveaux de s'imprégner un peu de ce grand esprit. Pour nous qui avons eu l'honneur de le connaître et de le côtoyer, son enseignement sur le cinéma mais aussi la vie grandit chaque jour un peu plus en nous à mesure que nous mûrissons.
Tu nous manques Tarno ... pour toujours.

Je viens juste de fêter hier soir les 20 ans de mon entrée à l'Esra. Septembre 86 ! 20 ans... déjà ! J'ai trinqué avec Jean-François sur l'écran de mon ordinateur... Je me souviens de ses petits hochements de tête qui font sauter la mèche. Ses petits "Hum" lancés comme des ponctuations. "L'agriculture a besoin de bras, Hum !". Son goût du rythme et du coup de latte. Avec le carré !

Je me souviens qu'un jour lors de TIC (Télévision Interne Câblée), il vient de se faire maquiller et attend avant de faire en direct une analyse de mise en scène d'un film d'élèves. Quelqu'un réclame un raccord maquillage et là il lance:
- Ça serait un comble que je sois plus luisant que brillant non ? !!!

Sourire en coin. Les nanas se pâment et les petits mecs font déjà tourner dans leur tête le petit mot d'admiration qu'ils vont essayer de glisser au maître après l'enregistrement. Et comme on a pas encore 20 ans on sort une banalité du calibre d'un "J'aime beaucoup ce que vous faites" qui s'écrase mollement contre le panneau de décor en polystyrène du studio...

Tarno m'a regardé avec indulgence.
J'ai pris ça pour un encouragement.

Laurent Le Gall, étron plein de mystère.
San Francisco 14 septembre 2006 ... Mélancolie.
legleu@freerun.org


De : Christophe Lambert

14 septembre 2006

Superbe ! Bravo ! Magnifique travail que vous avez accomplis là, tous les deux. C'est le site que tous les tarnophiles attendaient, je crois ! Je vais faire de ce pas un lien sur mon propre site en le recommandant chaudement. Quel plaisir de revoir JF en photos, à différents âges de sa vie. Des documents rares et précieux. Je supprime l'itw reproduite sur mon site, elle n'a plus lieu d'être.

Chris

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